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L'EMPIRE NESPRESSO CONTRE-ATTAQUE | Capsule Compatible Nespresso

L’EMPIRE NESPRESSO CONTRE-ATTAQUE

16 Fév

GUERRE DES CAPSULES La filiale du géant alimentaire vaudois est accusée de vouloir équiper ses machines d’un système rejetant les dosettes des concurrents. Le dossier est entre les mains de la Comco.

Pas de répit sur le front des capsules de café: alors que l’issue du combat judiciaire que se livrent Nespresso et Denner est encore incertaine, les divers acteurs du marché continuent à croiser le fer. Le dernier événement à avoir fait des étincelles est le lancement par la filiale de Nestlé, jeudi passé devant un panel de journalistes triés sur le volet, de sa machine baptisée «Pixie». Une innovation qui n’a pas tardé à éveiller les soupçons de la presse et des concurrents du géant alimentaire vaudois.

C’est le quotidien alémanique «Blick» qui a ouvert les feux, rapportant des rumeurs selon lesquelles le nouveau bébé de Nespresso serait équipé d’un système de puces permettant d’éjecter toute capsule d’une marque concurrente. Indignée, l’entreprise Ethical Coffee Company (ECC) a réagi en diffusant un communiqué de presse la veille de la présentation de «Pixie». La société fondée par Jean-Paul Gaillard, ex-directeur de Nespresso, y dénonce une entrave à la libre concurrence.

Interrogé par nos soins, un porte-parole de la marque popularisée par George Clooney a démenti toute velléité de rendre certaines capsules incompatibles avec sa dernière-née. «Nespresso a conçu cette machine pour qu’elle permette aux utilisateurs d’économiser du temps et de l’espace, ainsi que de réduire leur consommation d’énergie.» Et d’ajouter que dans un contexte de recherche permanente de performance, «nous ne nous excusons pas du fait que notre capsule et notre système ont été conçus pour fonctionner parfaitement ensemble.»

Médias romands écartés
Une symbiose trop parfaite pour être honnête, selon Jean-Paul Gaillard. Au lendemain du lever de rideau sur «Pixie» – qui a confirmé l’absence du système de puces incriminé – l’homme d’affaires est revenu à la charge. Citant des témoins, il a expliqué que la machine comporte tout de même de petits éléments, des harpons et des crochets, «dont la présence ne se justifie pas», excepté pour bloquer les autres capsules que celles de Nespresso. C’est d’ailleurs pour éviter d’éveiller l’attention des médias romands, déjà très «sensibilisés au thème de la guerre des capsules», que Nespresso aurait convié principalement des journalistes alémaniques à Zurich, poursuit M. Gaillard. Du côté de l’entreprise vaudoise, on explique que la presse germanophone a été privilégiée étant donné que l’événement promotionnel avait lieu outre-Sarine.

Mais le patron d’ECC n’en démord pas: son concurrent cherche par tous les moyens possibles à conserver son monopole. Fort de cette certitude, M. Gaillard a interpellé la Commission de la concurrence (Comco). Cette dernière a confirmé être en train d’analyser le dossier.

Pas de fumée sans feu
Que les autorités de la concurrence parviennent ou non à la conclusion que Nespresso a mis en place un système permettant de bloquer les capsules des autres marques, il n’y a pas de fumée sans feu, estime un expert de la branche. «Actuellement, près de 12 milliards de capsules sont vendues chaque année dans le monde et ce nombre pourrait bien bondir à 150 milliards; la tentation pour Nespresso de garder le marché de la capsule fermé pour s’assurer la plus grosse part du gâteau peut se comprendre.» Du point de vue technologique, «il n’est pas compliqué de fabriquer un système permettant de reconnaître ses dosettes», poursuit-il. Et d’évoquer différentes possibilités telles que les codes-barres et la reconnaissance optique ou électronique.

Elément magnétique
Une bonne partie de ces technologies existent déjà sur le papier et ne demandent qu’à être matérialisées. La filiale de Nestlé a par exemple déposé un brevet pour un type de capsule contenant un élément magnétique permettant sa reconnaissance par la machine à café. «Nespresso dispose d’un portefeuille de 1700 brevets; certains de ces projets d’innovation aboutissent dans des produits ou services concrets, d’autres pas», précise l’entreprise pour justifier cette protection intellectuelle.

Anticipant l’élaboration par sa concurrente d’autres technologies de reconnaissance, Jean-Claude Gaillard a lui aussi déposé toute une série de brevets du même type. «C’est un jeu, un double message; je leur dis «attention on est là, si vous équipez vos machines avec ce système, on brandit nos brevets et on avertit la Comco».

«Denner va gagner!»
Cette seconde menace, Ethical Coffee Company n’a visiblement pas attendu d’avoir des preuves tangibles pour la mettre à exécution. Reste que, selon l’expert consulté, Nespresso aurait peu de chances de se faire taper sur les doigts, même si elle commercialisait une machine rejetant certaines capsules. «La société parviendrait certainement à justifier ce dispositif, par exemple en expliquant que les capsules d’autres marques, moins adaptées, sont susceptibles de provoquer des pannes.»

Par conséquent, si Denner gagne le procès qui lui a été intenté – pour violation de propriété intellectuelle – et que le détaillant remet sur le marché ses capsules Nespresso-compatibles à prix cassés, la filiale de Nestlé risque bien d’avoir recours à une technologie de reconnaissance, conclut l’expert. «Et Denner va gagner!», prédit M. Gaillard.

lenouvelliste.ch

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  1. Test de la capsule Casino Ethical Coffee et l’Or Espresso dans une Pixie de Nespresso | Capsule Compatible Nespresso21 février 2011

    […] un article d’un journal allemand (http://www.capsules-compatibles.fr/lempire-nespresso-contre-attaque/), on pouvait lire que Jean-Paul Gaillard, le fondateur de la société Ethical Coffee Company […]

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