La petite marque « Terres de café » lance des capsules compatibles Nespresso
25 Avr
Comment, avec seulement 4 boutiques à Paris, « Terres de café » peut-elle proposer ses propres dosettes compatibles Nespresso? Christophe Servell, le fondateur de la marque, mise sur la qualité pour réussir son coup.
Son grand-père torréfiait déjà pour les cafés Negrita à Courbevoie (92). Sa mère, passée derrière le comptoir, tenait trois magasins de café. Quant à lui, après 20 ans dans la production audiovisuelle et le cinéma, le voilà piqué, en 2009, par l’envie d’ouvrir sa petite boutique de café. Christophe Servell, 45 ans, a grandi dans les effluves de petit noir. Mais de son propre aveu, « je n’ai vraiment commencé à m’intéresser au café qu’en même temps que je découvrais le vin, ses terroirs, les vignerons, les cépages… j’ai porté le même regard sur le café. » Presque un regard d’œnologue…
Partager la connaissance du café avec ses clients
Le café connaît aujourd’hui la même évolution que le vin ou le thé avec une montée en qualité très forte. Après l’école italienne de l’expresso, l’école anglo-saxonne (australienne) des bars à café, les torréfacteurs français commencent à apporter leur approche « amateur de » faite de grands crus, de procédés de torréfaction extrêmement précis et d’optimisation du goût dans la tasse.
En juillet 2009, Christophe Servell et son associé Emmanuel Issaurat ouvrent donc une première petite boutique dans le quartier du Marais à Paris. On y trouve des cafés bien sûr mais aussi des machines à cafés et des accessoires. « Mon envie, c’est de transmettre la culture du café », explique le fondateur de Terres de café. Aujourd’hui, la marque compte 4 boutiques à Paris, une dizaine de salariés et envisage de créer un grand coffee shop en 2014. Pour cela, il a ouvert son capital à deux business angels qui ont apporté 500.000 euros.
Développement des ventes BtoB et aux entreprises
Pour la suite, Christophe Servell affirme ne pas vouloir développer le réseau : « 5 à 6 boutiques, ça me suffit. Je ne veux pas non plus créer une franchise. ». En revanche, l’entrepreneur multiplie les corners dans les épiceries fines (aujourd’hui une dizaine), vend en BtoB aux hôtels et au restaurants (près de 300 déjà!) et lorgne fortement sur le marché entreprises notamment grâce à la nouveauté de la marque : les capsules compatibles Nespresso.<>
Avec 40 % environ de taux d’équipement des foyers, la machine à café unidose est devenue un marché très lucratif, qu’un artisan torréfacteur ne peut plus ignorer. Christophe Servell rend d’ailleurs hommage à l’inventeur de la capsule de café : « Nespresso a anobli le café, et apporté sur le marché français une qualité de tasse, impossible à avoir jusque là. Nespresso a fait énormément pour le marché du café. »
Des capsules de café grâce à l’alliance de deux entrepreneurs
Depuis près de deux ans, Terres de café vendait des capsules compatibles Nespresso, à remplir soi-même. Mais Christophe Servell voulait plus… proposer son propre café dans des capsules déjà remplies. Un rêve rendu possible grâce à son partenariat avec le fabricant de ces capsules, le luxembourgeois Capsul’in et son fondateur Olivier Brivois. Capsul’in, lancée en 2011, a très vite séduit les consommateurs. « 12 millions de capsules à remplir ont été écoulées en 2012 dans 17 pays », confie Olivier Brivois. Et pour répondre à la demande des petits torréfacteurs, Capsul’in a développé une machine semi automatique de remplissage. En France, trois torréfacteurs proposent désormais des capsules à leur marque.
Terres de café est l’un d’eux avec une gamme de 6 cafés de grande qualité dont deux grands crus. « Le résultat en tasse est stupéfiant, se réjouit Christophe Servell. La preuve que les gens veulent des cafés haut de gamme, les grands crus représentent 40 % de mes ventes de capsules. » Le chef d’entreprise affiche du coup son ambition : atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires pour 2013 !
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