Mauvaise passe pour Sara Lee
22 Juin
EXPERT en marketing, le groupe Sara Lee l’est sans doute beaucoup moins en droit des brevets et de la propriété industrielle. Le géant américain, propriétaire de la marque L’Or de Maison du Café, va donc devoir s’expliquer en justice sur ses dosettes qui, selon Nespresso, utilisent l’un de ses nombreux brevets. Les responsables de Sara Lee avaient expliqué que leurs capsules ne pouvaient être accusées de plagiat car il s’agit en fait de mini-filtres en plastique, possédant dès leur fabrication des petits trous de part et d’autre, permettant à l’eau chaude de les traverser. Un système qui n’a rien en commun, selon eux, avec les capsules en aluminium, serties et étanches produites par Nespresso et percées lors de leur passage dans les machines à pression de la marque.
Or, selon les informations de Challenges, il semblerait bien que Sara Lee a utilisé un procédé protégé appartenant à Nestlé, mais cela concerne le joint, qui scelle les capsules et les maintient dans le logement des machines Nespresso pour que l’eau bouillante les traverse.
« Nous sommes absolument confiants dans la qualité de notre produit et sa validité juridique », affirme Ernesto Duran, le porte-parole de Sara Lee au siège européen du groupe aux Pays-Bas, indiquant que plus de 12 millions de dosettes L’Or ont déjà été vendues en un mois. Jacques Deret, le patron français des activités café de Sara Lee, qui avait lancé l’offensive, le mois dernier étant indisponible pour s’exprimer, car selon le groupe, « il part à la retraite à la fin de la semaine ». Quant à Brenda Barnes, la présidente monde de Sara Lee, victime d’un accident vasculo-cérébral le mois dernier, elle a annoncé en début de semaine qu’elle n’était pas en mesure d’assurer la direction du groupe pendant quelques semaines.
par Jean-François Arnaud (Challenges), mardi 15 juin 2010.
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