Guerre des capsules Nespresso : l’avis des experts
30 Juin
Par Diane Heurtaut tf1.fr, le 30 juin 2010 à 05h00, mis à jour le 30 juin 2010 à 08:13
Allez-vous faire des infidélités à George Clooney ? Depuis mai, l’hégémonique Nespresso n’est plus seul à vendre des dosettes pour ses machines. TF1 News a fait tester les trois marques à des pros. En aveugle bien sûr.
Georges Clooney a-t-il de nouveaux cheveux blancs à se faire ? On l’a dit et redit, depuis mai, deux marques se sont lancées à l’assaut du monopole Nespresso, avec des capsules compatibles avec les machines de la marque. Ou comment se faire un petit noir à la maison pour moins cher ? Les dosettesL’Or et Casino sont en effet jusqu’à 25% moins onéreuses que les Nespresso, seules sur le marché depuis plus de 20 ans. Mais le café est-il aussi bon ? TF1 News a fait tester les trois marques à trois experts, de véritables « sommeliers » du café : André Rocher, ancien dégustateur-assembleur des cafésJacques Vabre, Paul Arnephy, jeune barista (spécialiste dans la préparation du café) australien et responsable qualité chez Café Lomi à Paris et Morgane Daeschner, experte à l’Association pour la Valorisation des Produits Agricoles.
L’avant : pas si simple de trouver les capsules !
Pour les Nespresso, on le sait, cela se passe uniquement dans les boutiques de la marque ou par commande avec livraison à domicile. L’an dernier, la marque aurait ainsi vendu quelque 6 milliards de capsules dans le monde de ses 16 « grands crus » (comprenez « variétés » en langage Nespresso) et autres éditions limitées. Nestlé ne donne pas ses chiffres de ventes Nespresso par région, mais selon certains analystes, la France représente le quart de l’activité globale de Nespresso (quelque 2 milliards d’euros en 2009). Face à ses nouveaux concurrents, Nespresso, qui revendique une croissance annuelle à deux chiffres depuis une décennie, a décidé de contre-attaquer en justice mais aussi par la qualité de son service. Toujours plus luxe, toujours plus à la carte : on peut désormais se faire livrer sa commande sept jours sur sept par livreur, ce qui veut dire dans un créneau horaire de deux heures, nous a confirmé Nespresso.
> Pour les L’Or, qui ne sont vendues qu’en France, un bon point : on les trouve dans tous les hypermarchés. Mais les rayons sont régulièrement en rupture de stocks. Ce qui est agaçant pour le consommateur mais bon signe pour Sara Lee, la maison mère de L’Or. Celle-ci revendique 12 millions de capsules vendues en 2 mois et ne cache pas son contentement : elle atteint déjà ses objectifs et envisage, si ça continue, d’élargir sa gamme (qui compte 4 variétés, dont un décaféiné).
> Les plus difficiles à trouver, ce sont les dosettes Casino (fabriquées par ECC, Ethical Coffee Company, lancée par un ex patron de Nespresso), censées être à terme présentes dans toutes les enseignes de la marque (Monoprix, Franprix, Inno, Géant), promet-on. Mais pour l’heure, chez Franprix et Monoprix, par exemple, on vend les… L’Or. Et chez Casino, les rayons sont littéralement vidés dès l’ouverture le matin, nous explique un gérant de rayon. Autre singularité, la boîte de dosettes Casino annonce 5 gammes, mais pour le moment, nous n’en avons vu qu’une seule en rayon. Contacté, Casino assure toutefois que les 5 gammes sont bel et bien commercialisées. La faute au succès alors ? Si Casinorefuse de communiquer ses chiffes de ventes, la marque affirme qu’elles correspondent à son « plan de départ« .
Les règles de notre dégustation
– Un principe de base : les tests sont effectués avec la même machine, la même eau, les mêmes tasses, la même quantité de liquide dans la tasse.
– A l’aveugle : nos trois goûteurs ont, l’un après l’autre, testé des cafés sans savoir combien de tasses de chaque marque leur étaient proposées. André Rocher a goûté six cafés (trois Nespresso, deux L’Or et un Casino), Paul Arnephy cinq (deux Nespresso, deux L’Or et un Casino) puis Morgane Daeschner quatre (deux Nespresso, un L’Or et un Casino).
– La sélection des cafés : chaque marque n’ayant pas le même nombre de gammes et surtout ayant son propre barème (Nespresso classe ses cafés par intensité, L’Or leur donne une note entre « léger » et « corsé » et Casino fait 4 classements pour chacun de ses cafés : par arôme, corps, douceur, torréfaction), nous avons essayé de prendre des variétés ressemblantes et tous les cafés proposés sont des 100% Arabica.
– La mission de nos experts était de décrire l’apparence, l’odeur puis le goût. Enfin, de donner une note sur 10.
Nespresso
« Volluto » :
- > 7,5 pour André Rocher
- > 4 pour Paul Arnephy
- > 6,5 pour Morgane Daeschner
- >> Moyenne : 6
« Arpeggio » :
- > 7 pour André Rocher
- > 7 pour Paul Arnephy
- > 6,5 pour Morgane Daeschner
- >> Moyenne : 6,8
L’Or
« Splendente » :
> 5 pour André Rocher
> 5 pour Paul Arnephy
> 3,5 pour Morgane Daeschner
>> Moyenne : 4,5
Casino
« Corsé et Intense » :
> 4 pour André Rocher
> 4 pour Paul Arnephy
> 5 pour Morgane Daeschner
>> Moyenne : 4,3
-Un peu de technologie
What else ? Ah oui, on voulait aussi vous parler des différences de techniques. Ceci expliquerait cela…
– Nespresso : Depuis plus de 20 ans, la marque de Nestlé pionnière de la machine à petit noir « privée » se protège de toutes parts par des brevets sur lesquels, depuis des années, les concurrents se creusent la cervelle. Il faut dire qu’outre sa stratégie marketing, sa technique était innovante : une capsule en aluminium et hermétique, pour conserver le café, qui, une fois dans la machine, monte en pression (air sous pression) jusqu’à être perforée. Résultat dans la tasse : des bulles d’air plus caféinées qu’au filtre. En revanche, la matière est accusée d’être polluante à la fabrication et « seulement » recyclable (non biodégradable). Or du fait de la petite taille des dosettes, le consommateur doit les rapporter en boutique pour les mettre dans un cycle de recyclage. Ces derniers jours, la marque a publié des pages de publicité axées sur le recyclage « à l’infini » de ses capsules.
– L’Or : La capsule est en plastique déjà percé présentée sous sachet individuel (ce qui permet de protéger le café de l’oxygène). Sans avoir vu les capsules, nos experts ont trouvé que le café coulait un peu vite, et donc ne s’était pas forcément « imbibé » assez de café et que sa mousse était moins « fournie ». Mi-juin, Nestlé a annoncé avoir attaqué en justice en France, pour violation de son système de cafetière à dosettes Nespresso, Sara Lee qui commercialise L’Or. Ce dernier s’est dit « confiant » sur sa position.
– Casino : La capsule est moulée en amidon de maïs, avec ce gros bon point par rapport aux autres : elle est biodégradable. En revanche, la capsule ne se perce pas, elle filtre le café. D’où peut-être la réaction de nos experts qui trouvent un goût de café filtre à la dosette Casino. Autre déception : les 10 capsules d’un paquet se présentent sous un film plastique unique pour les protéger mais une fois ouvert, il faut les consommer dans le mois. Jean-Paul Gaillard, le patron d’ECC qui fabrique les dosettesCasino, a affirmé n’être pas concerné par la procédure entamée par Nestlé. « Nous sommes hors champ« , c’est à dire que « notre technologie est totalement différente de celle de Nestlé« , a-t-il expliqué, ajoutant « ne pas être surpris » de l’action en justice lancée par Nestlé contre Sara Lee.
Une dernière option
Les Ne-Cap, des capsules vides en polypropylène (recyclable) compatibles Nespresso, vendues depuis le 21 juin chez certains torréfacteurs et sur le net (sur les sites spécialisés dans la vente de café), promet la marque. A vous ensuite de remplir avec le café de votre choix. Le prix : 10 centimes d’euro la capsule vide.
Je ne comprend pas « n revanche, la capsule ne se perce pas, elle filtre le café » pour Casino, d’après le reportage de M6 Capital, le principe est le même que celui de mise sous pression Nespresso. D’ailleurs on entends bien un paf lors de la mise en marche de la machine ?!?
Bof du Baratin, Nestlé est gros annonceur. Bien entendu aucun rapport, voyons mon cher Watson ?