Capsules de café : mieux vaut s’en passer…
2 Juil
Les dosettes de café individuelles se sont rapidement répandues dans les foyers français, et particulièrement les capsules en aluminium. Mais elles s’avèrent chères, polluantes et potentiellement nocives si elles sont défectueuses…
Selon le site de statistiques www.planetoscope.com, 500 millions de capsules sont vendues en France chaque année. Le directeur de Nespresso France, leader du marché, indique que 70 % des Français sont équipés d’une machine à espresso.
Il existe trois types de dosettes individuelles : les dosettes souples (avec un rendu « qualité filtre »), les dosettes « dures » et les capsules en aluminium.
Recyclage compliqué
Permettant une bonne conservation du café et la juste dose pour une consommation normale, les dosettes sont pratiques. Cependant, leur impact environnemental est conséquent puisqu’elles génèrent, à quantité de café équivalente, dix fois plus de déchets que les paquets traditionnels selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Les capsules en aluminium sont un véritable fléau. Leur fabrication nécessite l’extraction de bauxite (un minerai) qu’il faut traiter pour produire de l’aluminium, ce qui entraîne une grande consommation d’énergie, mais également une déforestation intensive et une importante pollution. Son traitement engendre en effet une boue rouge (contenant du titane, de l’oxyde de fer, de l’oxyde d’aluminium, du silicium, et même du chrome et du cadmium), qui se déverse dans la nature…
Concernant le recyclage, si les capsules en aluminium sont 100 % recyclables (Nespresso les récupère dans des points de collecte), seule une sur cinq serait réellement recyclée d’après la marque. Et le processus n’est pas si simple, car les capsules doivent passer sur un tamis pour séparer le marc de café de l’aluminium. Ce dernier est ensuite fondu et compacté pour être réutilisé par les industriels. Tous les centres de tri ne sont pas équipés pour traiter ces capsules, d’où l’intérêt de les retourner auprès des marques. À défaut, elles doivent être jetées dans la poubelle de tri sélectif (sans le marc de café qui peut resservir, voir encadré).
Certaines dosettes contiennent du plastique, plus difficile à recycler, ou du carton, voire de la cellulose (biodégradable) pour les dosettes souples. Ces dernières peuvent aller au compost, ce qui en fait la solution la plus écologique des trois types de dosettes.
Chère la dosette !
L’association Famille de France avait réalisé une étude en 2012 sur le budget alloué au café et cela pouvait aller du simple au triple ! Le café filtre classique revenait à 109 € par an et par consommateur contre 365 € pour la machine Nespresso haut de gamme, avec les capsules de la marque…
Aujourd’hui encore, le café en dosette revient bien plus cher que le café en grains. Malgré le prix des machines, plutôt accessible (entre 60 € et 200 €), les capsules, qui contiennent entre 5 et 7 grammes de café, coûtent entre 0,20 € et 0,40 €, soit un prix au kilo qui peut dépasser les 50 € (contre une quinzaine d’euros le kilo pour le café en grains).
Les Français semblent être d’ailleurs de plus en plus nombreux à préférer investir dans une machine à café à broyeur. D’après le Groupement des marques d’appareils pour la maison (Gifam), leurs ventes ont grimpé de 70 % en valeur en 2019. Plus chère à l’achat (entre 300 € et 800 € environ), elles s’avèrent être un meilleur investissement sur le long terme.
Il existe également des capsules réutilisables, compatibles avec les machines à café du marché. Elles peuvent être une bonne alternative.
L’aluminium suscite des inquiétudes en raison de son potentiel neurotoxique. Cependant, d’après une enquête du magazine 60 millions de consommateurs menée en 2013, les doses auxquelles le consommateur est exposé avec ces capsules sont infimes : de l’ordre de 0,3 % de la dose hebdomadaire tolérable pour quatre espressos quotidiens ! La même année, une étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) concluait que la capsule contenait un taux de contaminants chimiques « qui ne semble pas engendrer de risques significatifs sur le consommateur par rapport au café filtre ».
Cependant, du furane a été détecté dans tous les échantillons de café en capsule, une substance classée « cancérogène possible ». L’Anses estime toutefois qu’« aucune conclusion ne peut être établie, compte tenu des spécificités physico-chimiques de ce composé (notamment une volatilité très élevée) ».
À noter enfin qu’en janvier 2020, la DGCCRF (répression des fraudes) a rappelé dix références de capsules de café distribuées par Casino, Leader Price et Franprix. Elles présentaient une fragilité pouvant entraîner une casse sous l’effet de la pression, et donc la présence de morceaux de plastique dans la tasse… Certaines références étaient en vente depuis juin 2019. Les consommateurs sont appelés à la méfiance et à rapporter les capsules en magasin en cas de doute.
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